Le gouverneur de la préfecture de Mohammedia, Aziz Dadès, a inauguré, lundi à Beni Yakhlef, la nouvelle décharge contrôlée, dont le coût global est estimé à 160 millions de dhs.
Cette décharge interprovinciale destinée à la fois aux déchets de Mohammedia et de Benslimane, est située sur une zone très peu habitée au niveau de la Route Provinciale 3313.
D'une capacité de stockage de 400 tonnes par jour, la nouvelle décharge a été construite sur un site de 47 hectares où toute forme d'agriculture est impossible, mais qui offre plusieurs avantages en matière de stockage des déchets, notamment son imperméabilité en profondeur sur plusieurs mètres du sol, une bonne accessibilité par voie routière ainsi que la disponibilité du milieu récepteur des lixiviats traités, une matière liquide qui résulte de la décomposition des déchets et qui à défaut d'un traitement adéquat par osmose inverse, peut gravement nuire à la nappe phréatique, comme il a été le cas dans l'ancienne décharge à Mesbahiat dans la commune de Chellalate, saturée et fermée depuis quelques mois.
Cette décharge, comme l'a montré une étude réalisée par le département de l'environnement en 2009, était à l'origine de multiples nuisances, notamment les eaux souterraines de l'oued Al Maleh contaminées par le jus des déchets très riche en germes et métaux lourds, ce qui a conduit à une forte mortalité des poissons.
A cela s'ajoutent la pollution de l'air à cause des fumées et autres gaz toxiques à effet de serre générés par la décomposition des déchets ainsi que la prolifération des rongeurs et insectes, agents propagateurs des maladies contagieuses. Une situation qui rendait l'atmosphère irrespirable et indisposait grandement les habitants qui résidaient dans les voisinages de ce vaste dépotoir à ciel ouvert.
Ce qui, selon les concepteurs de cette nouvelle décharge, ne risque pas de se reproduire, du moins à court et moyen terme puisque le nouveau site est loin des agglomérations à forte densité démographique, seulement deux douars, Majouj et Hajba, de moins de dix habitations chacun et aussi une carrière d'exploitation d'argile. Quant au traitement des déchets, il sera effectué selon les normes les plus en vigueur en matière de protection de l'environnement, notamment la mise en ?uvre d'un casier d'enfouissement des déchets ainsi que la réalisation d'un bassin de stockage des lixiviats et un autre pour les eaux pluviales contaminées.
Le coût global de cet ouvrage est de 160 millions de Dirhams, une contribution des préfectures de Mohammedia et de Benslimane ainsi que le ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement.
La première tranche inaugurée lundi a été réalisée pour un montant de 77,5 millions de dirhams alors que la deuxième et dernière tranche sera terminée d'ici un an.
La ville de Mohammedia et cinq de ses communes ainsi que Benslimane et la commune de Mansouria, produisent plus de 135.000 tonnes de déchets par an. Un volume qui dépassera d'ici à 2030 plus de 258.000 tonnes, soit à peu près la durée d'exploitation de la décharge fixée pour 20 ans.