Le Maroc figure parmi les pays signataires de nombreux accords relatifs à la sécurité du transport des matières sensibles, mais certains ne l'entendent pas de cette oreille.
À quand un règlement définitif du phénomène des abus du stationnement des camions citernes chargés de produits sensibles ? La zone côtière reliant Mohammedia à Casablanca est empruntée, dans les deux sens, par de nombreux camions citernes qui se dirigent vers le port, la raffinerie de la Samir et les zones de stockage du pétrole et du gaz. Nul n'ignore la vulnérabilité de Mohammedia face aux risques des véhicules transportant des tonnes de produits à risques. En ce sens, une grande partie de cette flotte investit désormais les quartiers la nuit, avec tous les risques que cela comporte. En effet, certains chauffeurs de ces camions n'hésitent pas à se garer dans de nombreux points des quartiers populaires, pour y rester toute la nuit. Outre les risques majeurs auxquels sont confrontés les habitants, la chose qui inquiète le plus est l'absence d'une prise de conscience de la part de ceux qui ne respectent pas le règlement.
Pourtant, le Maroc figure parmi les pays signataires de nombreux accords relatifs à la sécurité du transport des matières sensibles. Les enjeux de l'application de la réglementation sont indéniables et incitent les services concernés à assumer pleinement leur responsabilité pour mettre fin aux abus. Le phénomène de ces camions a déjà été évoqué sans résultat, les chauffeurs de ces engins continuant de les garer dans des points de la ville où sont concentrés de nombreux habitants.
«Face au laxisme des services concernés, la situation est de plus en plus inquiétante et les risques sont évidents. Doit-on attendre un grave accident pour enfin prendre les mesures qui s'imposent pour assurer la sécurité des habitants ?», souligne un riverain. Même son de cloche chez cet étudiant, qui estime que «la rapidité avec laquelle se produisent et se développent certains accidents, notamment à proximité des zones habitées, impose plus de vigilance et un suivi rigoureux afin de prévenir les risques. Il suffit de faire un petit tour à partir de 19 heures dans certains quartiers d'El Alia pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène. Les chauffeurs de ces dangers ambulants continuent de sévir, faisant fi de la réglementation en vigueur qui vise, justement, à éviter toutes sortes de risques».
Aujourd'hui, le plus important est de prendre sérieusement ce dossier en charge. Il est urgent de développer une approche coordonnée et efficace pour prévenir et être en mesure d'éviter les sinistres qui guettent les citoyens. Dans le même sillage, il convient de rappeler aux sociétés concernées leurs obligations et les dispositions qu'elles doivent prendre pour une meilleure sécurité. La mise à niveau sécuritaire et environnementale doit être au centre des préoccupations.
«Les camions citernes appartiennent à des sociétés et celles-ci doivent se conformer à la réglementation qui exige que leurs véhicules soient garés dans des parkings adéquats, dotés de tous les moyens de sécurité et loin des zones résidentielles. Le danger est permanent, il exige plus de rigueur à l'égard de ceux qui se croient au-dessus de la loi et qui continuent à exposer les habitants aux risques», indique cet enseignant.
Parallèlement, Mohammédia est confrontée à un autre problème, celui des camions poids lourds qui se garent pour de longues périodes au niveau de certains axes, rues et boulevards, chose qui se répercute sur la circulation, contribuant aux risques d'accidents et accentuant la problématique environnementale.
Responsabilités partagées
Les entreprises et sociétés qui font dans le transport de produits sensibles sont tenues d'appliquer les textes et de se doter des outils nécessaires pour réduire les risques.
Elles sont interpellées pour prévoir des parkings dotés de toute l'infrastructure adéquate à même de réduire les risques d'accidents. De leur côté, les services concernés doivent rappeler à l'ordre ceux qui ne respectent pas les dispositions réglementaires de prévention et de sécurité. Les risques auxquels est soumise Mohammedia se justifient par l'implantation, en son sein, du premier port pétrolier du Royaume, de la raffinerie de la Samir, de nombreux entrepôts pétroliers et gaziers, de réseaux de pipelines qui sillonnent son sous-sol, etc. La densité des camions transportant des matières à risques et dont certains se garent toute la nuit dans certains quartiers populaires implique plus de contrôle des récalcitrants et de sanctions à l'encontre des contrevenants, pour une meilleure sécurité.
